L'histoire

Où l’on découvre la longue histoire de ce rhum d’habitation dont le nom fut donné en 1845 par Jean-Marie Martin ; un rhum familial dont la qualité et le renom furent développés depuis 1912 par la famille Crassous de Médeuil. Où l’on comprend comment cette histoire illustre celle du rhum agricole en Martinique.

J.M, une histoire d’hommes, d’habitation et de rouages


1790 : l’Habitation Fonds Préville au Macouba est achetée par Antoine Leroux-Préville qui lui donne son nom. Macouba était renommé depuis le 17ème siècle pour son tabac, le « pétun », élu par Louis XIV qui n’en prisait aucun autre. Le célèbre Père Labat, auteur de la chronique Voyage aux Isles, y avait officié de 1694 à 1696 à son arrivée en Martinique.

1845 naît la marque J.M, créée par Jean-Marie Martin (1799-1868) : il achète l’habitation-sucrerie Fonds-Préville, fonde ensuite une distillerie et commercialise son rhum sous la marque J.M.

Fin 19ème, Fonds-Préville devient exclusivement une distillerie agricole.

1914, l’Habitation Bellevue, Fonds Préville et la distillerie J.M sont réunies, désormais propriété de Gustave Crassous de Médeuil (1876-1920).

1930 René Crassous de Médeuil, son fils, en prend la direction jusqu’à sa mort en 1976. Adaptant sans cesse l’outil de production, l’action de cet entrepreneur infatigable est encore inscrite aujourd’hui dans le fonctionnement de la distillerie J.M :

1945 Installation de la machine à vapeur Corliss qui a fonctionné jusqu’en 2012, élément du patrimoine industriel qui demeure dans la distillerie

1949 Remplacement de la vieille cheminée en tôle par une solide maçonnerie, toujours utilisée en 2013

1950-1970 Mécanisation des cultures et de la récolte


Sa fille Chantal et son petit-fils Hubert Duchamp de Chastaigné poursuivent longtemps son action à la tête de la distillerie :

1980 Construction d’un chai de vieillissement, suivi d’un second en 1995.

1984 Création de la bouteille et de l’étiquette J.M par Chantal Duchamp de Chastaigné.

1996 Le rhum J.M obtient l’appellation rhum agricole de la Martinique contrôlée

2002 Le rhum J.M intègre GBH, entreprise martiniquaise qui lui apporte les moyens de poursuivre son développement

2013 Les moulins à vapeur sont remplacés par des moulins électriques. Une rénovation complète du site est entreprise, à la fois pour moderniser l’outil de production et pour créer une expérience nouvelle pour les visiteurs.

J.M illustre l’histoire du rhum agricole en Martinique


Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les habitations sucrières traditionnelles distillent leur rhum à partir de la mélasse issue de la fabrication du sucre, la distillerie n’étant qu’une annexe. A la suite de l’adoption progressive de la machine à vapeur, qui fait tourner les moulins de broyage et rouler les petits trains transportant la canne, la production de sucre se concentre dans de grandes usines situées dans les plaines. Certaines habitations isolées, inaccessibles par la voie ferrée, ne peuvent livrer leur canne aux sucreries industrielles. Ne pouvant plus fabriquer le sucre de manière compétitive, elles se consacrent alors exclusivement à la distillation du rhum agricole, améliorée par l’adoption de la colonne à plateaux importée d’Europe qui remplace les anciens alambics. A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, deux cents distilleries agricoles produisent ainsi ce rhum « habitant », généralement vendu à la population du «quartier » alentour.
La fermeture, après 1960, de la plupart des sucreries met pratiquement fin à la production de rhum industriel, assurant la suprématie du rhum agricole et entraînant un fort mouvement de concentration des distilleries. Parmi les neuf distilleries encore « fumantes » en Martinique, la distillerie J.M est restée une distillerie artisanale.

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